Bonjour à tous !
Voilà, voilà, avec un peu de retard (y en a qui bossent !). Même si je publie aujourd’hui, la plupart a été écrit mercredi, pour ne pas déroger à la règle. Bonne lecture !
Le petit Mercredi politique de gaets n°3 : Interesting Times
Il existe une ancienne malédiction chinoise qui dit « Puissiez vous vivre des temps intéressants ». Pour tout non initié à la philosophie de Lao-Tseu ou pour les réfractaires à l’œuvre de Pratchett, il est surement difficile de considérer cela comme une insulte ou une réplique de premier plan. Sauf que, évidemment, en y réfléchissant un peu, ça prend tout son sens. Quel est d’un point de vu historique la période la plus intéressante ?
Un journaliste politique et historien américain dont j’ai perdu le nom a écrit il y a quelques années que l’Histoire était arrivée à son terme. Avec la victoire des Etats-Unis dans tous les domaines (politique, économique, idéologique,…) après la guerre froide, beaucoup partageaient sa vision d’un monde non plus seulement unipolaire, mais bien universalisé. L’avenir était radieux, les USA guidant le monde vers sa prochaine ère de paix, que l’on considérait même comme la dernière. Evidemment, pas mal de problèmes ont depuis secoué cette jolie utopie : les grincements de dents russes, l’hégémonie industrielle de
Mais un problème bien plus grave s’est présenté : la première crise financière, industrielle et de consommation mondiale. Du coup, le capitalisme "traditionnel" qui devait guider le monde vers le paradis sur terre (et j’embellis qu’à moitié) vient de se prendre un revers assez colossal. Il semble donc que notre modèle actuel est plus de défauts que prévu. Et ne pensez pas surtout pas que cette crise soit financière, tel que beaucoup voudrait le faire croire. Elle cache des problèmes structuraux bien plus graves !
Je ne suis pas vraiment un inconditionnel de la politique sarkosienne (un petit type tout nerveux qui s’agite tout seul en hurlant, ça me rappelle trop les minipouss et leurs chansons débiles) mais son denier discours a eu au moins pour mérite de bien faire prendre conscience à tout le monde qu’il existe un grand dérèglement au niveau mondial, où une multitude d’opérations se trouvent dans une zone éthique grise et où aucun contrôle ne s’exerce. Dans un cadre politique mondial, l’ONU est cet outil de contrôle. Même si il a du mal à se faire entendre, ou si quelques uns le court-circuitent souvent en posant leur veto au conseil de sécurité (qui est une vraie relique de l’impérialisme et du colonialisme), il reste tout de même la conscience (indépendante ou presque) du monde et le garant de la paix.
Evidemment, et malheureusement, un tel organisme de contrôle n’existe pas dans le monde économique et financier. Et vu à quel point ces deux domaines influencent non seulement la vie du quidam lambda mais aussi celle de pays tout entier, il serait peut être temps qu’une autorité mondiale soit créée. En attendant les états se substituent à cet organisme et joue la carte du protectionnisme.
Certains pensent qu’il est temps de retourner à une économie plus régionale et protégée, plutôt qu’un grand marché mondial. D’autres, au contraire, pensent que le marché va finir par s’autoréguler, simplement pour sa propre survie (sauf que pour cela, à mon avis, il faudrait qu’il puisse réfléchir un peu plus sur le long terme pour rechercher les profits). Dans tous les cas, il est important de se demander qui et à quoi doit servir l’économie telle que nous la connaissons : à générer de la richesse ? À faire vivre l’humanité selon certains standards matériels ? Est-ce qu’il faut ajouter un peu d’écologie dans tout ça ? À ces questions, la plupart des gens répondraient sans doute qu’ils désireraient un peu plus d’éthique et de responsabilité dans le monde des affaires. Mais ce serait comme de dire qu’il faut plus de dialogue dans le conflit Israélo-palestinien : c’est très louable, très naïf, et pour finir complètement hors de propos.
Autant être aussi clair que possible : le système économique de marché mondial n’est pas viable à l’échelle de la planète. Du moins pas pour très longtemps. Les prochains défis de cet économie seront sans doute la surpopulation (préparez vous tous à la politique de l’enfant unique dans le monde), l’écologie (ou au moins notre rapport à l’environnement : est ce qu’on vit comme un essaim de sauterelles et qu’on quitte la planète quand on a fini ?), le poids politique croissant des intérêts économique (qui a envie de voir des guerres entre multinationales ?) et l’établissement d’une identité "mondiale" qui ne soit pas trop en conflit avec les aspirations nationales. Il est à peut prêt certain qu’un problème de ce type serait en mesure de tout remettre en cause, alors plusieurs... Le temps risque réellement d’être compté !
On peut toujours éteindre un incendie avec un verre d’eau. Il suffit juste de le prendre à temps. Tant qu’à devoir changer, il vaut mieux le faire le plus tôt possible. Réfléchissez bien à comment régler tout ça. C’est sans doute des cerveaux de notre génération que sortira la solution. Et préparez vous à vivre des temps intéressants…