samedi 14 février 2009

Interesting Times

Bonjour à tous !

Voilà, voilà, avec un peu de retard (y en a qui bossent !). Même si je publie aujourd’hui, la plupart a été écrit mercredi, pour ne pas déroger à la règle. Bonne lecture !

Le petit Mercredi politique de gaets n°3 : Interesting Times

Il existe une ancienne malédiction chinoise qui dit « Puissiez vous vivre des temps intéressants ». Pour tout non initié à la philosophie de Lao-Tseu ou pour les réfractaires à l’œuvre de Pratchett, il est surement difficile de considérer cela comme une insulte ou une réplique de premier plan. Sauf que, évidemment, en y réfléchissant un peu, ça prend tout son sens. Quel est d’un point de vu historique la période la plus intéressante ? La Révolution Française où tout le monde se faisait dézinguer en permanence, ou le règne, aussi ennuyeux qu’insipide, de Louis XIV ? Alors évidemment, pas de bol pour nous, il semble bien que notre Zeitgeist (ça veut dire « Esprit du Temps » en allemand) ait pris un coup dans l’aile avec la crise et que nous soyons, du coup, destinés (ou condamnés) à vivre des temps intéressants.

Un journaliste politique et historien américain dont j’ai perdu le nom a écrit il y a quelques années que l’Histoire était arrivée à son terme. Avec la victoire des Etats-Unis dans tous les domaines (politique, économique, idéologique,…) après la guerre froide, beaucoup partageaient sa vision d’un monde non plus seulement unipolaire, mais bien universalisé. L’avenir était radieux, les USA guidant le monde vers sa prochaine ère de paix, que l’on considérait même comme la dernière. Evidemment, pas mal de problèmes ont depuis secoué cette jolie utopie : les grincements de dents russes, l’hégémonie industrielle de la Chine, la radicalisation de certains pays arabes… Tout cela pouvait encore passer pour des sursauts nationalistes avant l’avènement de la Concorde, ce futur système d’ordre politique, mondial et social inventé par les plus brillants historiens et sociologues, et qui devait suivre les ères (dans l’ordre chronologique) barbare, tribale, féodale et démocratique. Je vous passe les détails, c’est une théorie très complexe mais assez intéressante.

Mais un problème bien plus grave s’est présenté : la première crise financière, industrielle et de consommation mondiale. Du coup, le capitalisme "traditionnel" qui devait guider le monde vers le paradis sur terre (et j’embellis qu’à moitié) vient de se prendre un revers assez colossal. Il semble donc que notre modèle actuel est plus de défauts que prévu. Et ne pensez pas surtout pas que cette crise soit financière, tel que beaucoup voudrait le faire croire. Elle cache des problèmes structuraux bien plus graves !

Je ne suis pas vraiment un inconditionnel de la politique sarkosienne (un petit type tout nerveux qui s’agite tout seul en hurlant, ça me rappelle trop les minipouss et leurs chansons débiles) mais son denier discours a eu au moins pour mérite de bien faire prendre conscience à tout le monde qu’il existe un grand dérèglement au niveau mondial, où une multitude d’opérations se trouvent dans une zone éthique grise et où aucun contrôle ne s’exerce. Dans un cadre politique mondial, l’ONU est cet outil de contrôle. Même si il a du mal à se faire entendre, ou si quelques uns le court-circuitent souvent en posant leur veto au conseil de sécurité (qui est une vraie relique de l’impérialisme et du colonialisme), il reste tout de même la conscience (indépendante ou presque) du monde et le garant de la paix.

Evidemment, et malheureusement, un tel organisme de contrôle n’existe pas dans le monde économique et financier. Et vu à quel point ces deux domaines influencent non seulement la vie du quidam lambda mais aussi celle de pays tout entier, il serait peut être temps qu’une autorité mondiale soit créée. En attendant les états se substituent à cet organisme et joue la carte du protectionnisme.

Certains pensent qu’il est temps de retourner à une économie plus régionale et protégée, plutôt qu’un grand marché mondial. D’autres, au contraire, pensent que le marché va finir par s’autoréguler, simplement pour sa propre survie (sauf que pour cela, à mon avis, il faudrait qu’il puisse réfléchir un peu plus sur le long terme pour rechercher les profits). Dans tous les cas, il est important de se demander qui et à quoi doit servir l’économie telle que nous la connaissons : à générer de la richesse ? À faire vivre l’humanité selon certains standards matériels ? Est-ce qu’il faut ajouter un peu d’écologie dans tout ça ? À ces questions, la plupart des gens répondraient sans doute qu’ils désireraient un peu plus d’éthique et de responsabilité dans le monde des affaires. Mais ce serait comme de dire qu’il faut plus de dialogue dans le conflit Israélo-palestinien : c’est très louable, très naïf, et pour finir complètement hors de propos.

Autant être aussi clair que possible : le système économique de marché mondial n’est pas viable à l’échelle de la planète. Du moins pas pour très longtemps. Les prochains défis de cet économie seront sans doute la surpopulation (préparez vous tous à la politique de l’enfant unique dans le monde), l’écologie (ou au moins notre rapport à l’environnement : est ce qu’on vit comme un essaim de sauterelles et qu’on quitte la planète quand on a fini ?), le poids politique croissant des intérêts économique (qui a envie de voir des guerres entre multinationales ?) et l’établissement d’une identité "mondiale" qui ne soit pas trop en conflit avec les aspirations nationales. Il est à peut prêt certain qu’un problème de ce type serait en mesure de tout remettre en cause, alors plusieurs... Le temps risque réellement d’être compté !

On peut toujours éteindre un incendie avec un verre d’eau. Il suffit juste de le prendre à temps. Tant qu’à devoir changer, il vaut mieux le faire le plus tôt possible. Réfléchissez bien à comment régler tout ça. C’est sans doute des cerveaux de notre génération que sortira la solution. Et préparez vous à vivre des temps intéressants…

lundi 9 février 2009

Cowboys Fringants


Les cowboys fringants. Québécois d'origine et fiers de l'être, ce groupe au nom pour le moins comique a achevé sa tournée européenne samedi soir sur le sol Suisse, à l’Arena de Genève pour regagner l’hiver de leur pays natal. Faut dire que le peu de neige urbaine leur met probablement le moral à zéro.

Tryo, Matmatah sont probablement des groupes se rapprochant de ce que propose les cowboys fringants. De Tryo on retiendrait les paroles et leur côté anticonformisme. Toutefois, ils semblent moins acharnés à gueuler contre le système ou le font autrement je ne sais pas, toujours est-il que certains de leurs morceaux comme « en berne » passe et repasse sans mal ! De Matmatah on retiendra la musique, un peu rock alternatif et de belles ballades acoustiques. Finalement, je me demande si Ska-p ne correspondrait pas aussi à établir un parallèle. Moins punk, peut-être aussi moins dénonciateur et plus varié … Il est difficile de les confronter à un autre groupe, mais leur style et inimitable : on pense à un rock-punk-folk-québécois avec bien sûr un accent de là-bas qui rend le tout tellement dépaysant et donc tellement agréable. En bref, y’avait un vent québécois sur l’Arena de Genève samedi soir et on avait la chance d’y être.

C’est en petit comité que nous nous sommes rendus à cette manifestation : Loïc, Benjamin, Perrine et moi. Y’avait bien aussi mon futur fils, mais ne prenant pas de siège…. Perrine et Loïc ont apprécié les albums de ces cowboys fringants, mais sans toutefois capotés, ils m’ont accompagné histoire que je n’y aille pas seul et aussi pour passer un moment entre potes. Ils n’auront pas été déçus, en plus de passer un moment ensemble, nous avons passé une soirée mémorable. Le concert fut époustouflant, à tout point de vue. Les morceaux s’enchainent sans temps mort, la fin de l’un coïncide avec le début d’un autre, c’est incroyable le rythme qu’ils arrivent à tenir. On passe par un maximum de sentiments, on crie, on rit, on pleure aussi même si c’est une façon de parler. Les textes sont simples, mais imprégnés d’une telle vérité qu’ils en deviennent addictifs. Karl, le leader et chanteur, nous fait vibrer au timbre de sa voix, qui n’a pourtant rien d’extraordinaire. Il se passe un je ne sais quoi quand il chante, et sa voix grave parfois tremblante nous fait ressentir largement ce que le groupe a sans doute dû traverser. En bref, les cowboys fringants savent vous prendre aux tripes avec des textes trempés de réalité. Tous les thèmes y passent, la politique, l’environnement, les petits moments historiques du Québec, les expériences de la vie, qu’elles soient drôles ou tristes, tout est là, le répertoire est très varié. Pro environnement ils ne sont pas pour autant virulents et alarmistes comme les grands conglomérats écologiques mondiaux. Ils aiment à parler des folies humaines qui affaiblissent la Terre, folies desquelles ils ne s’excluent pas. Ils œuvrent à rendre les choses meilleures, samedi soir et grâce aux entrées réalisées, c’est 5000 arbres qui seront replantés en Indonésie, un par place, en partenariat avec « Planète urgence ». Musicalement, ils sont énormes, même si ces Québécois préféreraient qu’on emploie le terme « écœurant » ! Les musiciens sautent, tournent, court sans arrêt, à côté, Angus Young semble handicapé, c’est ahurissant une telle énergie. Marie-Annick, la multiinstrumentaliste qui possède une prédilection dans le violon sait vous faire vibrer avec ses interventions inattendues solos endiablées. Elle bouge autant que les autres musiciens avec un violon, ça force le respect ! Une dernière chose, les morceaux vont vite, les paroles aussi et en plus ils chantent en québécois, n’essayez pas de capter les paroles, les albums sont là pour ça !

En tout, ce n’est pas moins de 3h de spectacle, découpées en deux parties plus un, puis deux, puis trois rappels ! Quand je dis « rappel », je ne pense pas à une chanson, mais toute une tripotée. La fin de spectacle, 3ème rappel, un morceau « les étoiles filantes » et des cowboys désireux de quitte le sol européen avec un souvenir d’exception. Ils appellent à nos portables, à nos briquets, à nos dents fluorescentes, à nos poils de nez brillants… pour construite à notre manière une pluie d’étoiles filantes dans l’Arena. Le public joue le jeu, et rapidement c’est un ciel étoilé qui leur apparait, vue de la scène ce doit être splendide, tu parles d’un souvenir …

Les cowboys fringants, c’est vrai, ça fait du bien, mais ça peut faire pleurer aussi. Ils donnent tout ce qu’ils peuvent et de ce que je me souviens ça correspond bien à la philosophie québécoise. Si vous avez l’occasion de les voir sur scène, je ne peux que vous encourager à aller les voir, ça vaut vraiment la peine et comme dirait Karl « en plus qu’on s’amuse comme des malades, on fait du bien à la planète ». J’en appelle maintenant aux Caennais du plat pays du nord. Les cowboys fringants reviennent en France, au mois d’avril pour cinq ou six dates en France dont une pour la ville de Caen alors si vous voulez vraiment vous divertir foncez et ne regardez pas la dépense lol, pour sûr, vous passerez un super moment.

dimanche 8 février 2009

Musique


Voici un album que j'ai découvert grâce à notre musicien de crèche.
C'est un savant mélange de musique traditionnelle irlandaise et de Vivaldi.
Petit retour aux sources et à la musique instrumentale.
désolée je suis pas très douée avec deezer ... je vous laisse donc le soin de chercher un lien pour écouter.

bonne journée
(sous 5cm de neige à Annecy)


P.S: image empruntée sur le web