mercredi 28 janvier 2009

Deuxième épisode !

Les petits mercredi politique de gaets n°2 : Sea, Sex & Guns


Je suis tombé sur un petit article qui m’a fortement impressionné et doucement fait rire il y a pas très longtemps. Et comme par hasard, il émanait d’un état des USA qui a toute ma vénération, et cet état, c’est évidemment… le Texas. Ne vous méprenez pas, je ne suis absolument pas anti-américain ! La plupart de ceux-ci sont très cosmopolites, habitent dans des grandes villes, ne possèdent pas (trop) d’armes à feu (quoique, dans la ville de Washington, on décompte 600.000 armes pour 570.000 habitants), savent que le monde n’a pas été créé en 7 jours et ne mêlent pas trop politique, argent et religion. Le seul problème, c’est que la minorité qui fait le contraire est très représentée et influence beaucoup les médias (vive Fox News !!) et par conséquent la direction politique que prend le pays. Mais bon, cela existe dans beaucoup de pays, c’est juste plus visible lorsque les décisions de ce pays affectent le monde entier.

Bref, le Texas donc. Patrie des conservateurs les plus à droite, de la fameuse NRA, détenteur du plus grand nombre d’exécutions par an derrière la Chine (c’est parfois bon de se le rappeler lorsqu’on se considère la première démocratie du monde). Une jeune sénatrice en campagne (sosie d’une sénatrice bien connue de l’autre grand état conservateur qu’est l’Alaska) a eu la charmante idée de proposer une loi après plusieurs massacres à l’arme à feu dans les universités du coin (en particulier Virgina Tech). Ecouter bien le raisonnement qui suit parce que pour tout être humain normalement doté d’un cerveau, ce n’est pas facile à comprendre. Au lieu de considérer l’interdiction des armes, elle a pensé que si les tueurs qui se baladaient dans les couloirs avaient fait autant de victimes, c’est parce qu’ils n’avaient pas été abattus assez rapidement. D’où l’idée assez risible, non pas d’empêcher les armes d’entrer dans les enceintes des écoles, mais bien au contraire de les autoriser ! En effet, si tout le monde est armé, on peut abattre plus rapidement un meurtrier. Cette mesure était bien évidemment destinée à ne pas être simplement appliquée aux enseignants et aux gardiens de sécurité, mais bel et bien à tous les élèves, de façon à réagir le plus rapidement possible. Un collègue de notre jeune sénatrice lui a quand même fait remarquer (même si cette mesure lui plaisait beaucoup) qu’il serait bien de ne pas imposer cela dans les écoles maternelles… (J’imagine les petits de Perrine en train de jouer avec des AK 47)


Alors d’où vient cette idée de considérer que la détention d’armes est un bon moyen de se protéger ? Plus que ça, même. La plupart des habitants des états du Sud pensent que les armes à feu sont les garants de la paix civile, plus que la police. Eh bien, tout d’abord, cela tient au fait que chez les américains, la sécurité du peuple n’est pas assurée de façon globale. On considère que l’individu prime et que toute décision se doit d’accroitre ou de mieux protéger chaque citoyen (et pas tous les citoyens). Aux USA, la sécurité est quelque chose de personnel alors que c’est une affaire de protection par l’état dans les autres pays. Et cela marche pour beaucoup de chose : lorsqu’on dit que les Etats-Unis sont le pays le plus individualiste du monde, ce n’est pas un euphémisme : l’important c’est soit ! Même si on a fumé toute sa vie en sachant parfaitement que c’était nocif, on essaye quand même de ramasser un peu d’argent en attaquant les grandes industries du tabac (regardez "thank you for smoking" un jour où vous aurez le temps).

La seconde chose, c’est cette espèce de mentalité de cowboy qui est malgré tout resté très ancré dans les mœurs, l’idée qu’il faut se battre et tuer pour se défendre, et que la seconde alternative n’est pas quelque chose de répréhensible, bien au contraire. Il s’agirait presque d’un acte héroïque.

Le plus grave reste sans doute de ne pas comprendre que la prolifération des armes ne garantit pas la sécurité des personnes (Kevin Spacey en fait un joli discours dans "la vie de David Gale"). Comme quoi, on peut se considérer les leaders du monde soi disant démocratique et libre, et ne pas comprendre ce que tous les autres considèrent comme allant de soi depuis plus d'un siècle.


La prochaine fois, nous changerons de pays pour aller voir du côté israélien ou russe. Histoire de se rendre compte que d’autres coins du monde craignent aussi un peu.

1 commentaire:

Trappeur a dit…

Les américains sont des précurseurs en plein de choses. Des pionniers qui se plantent parfois. Je suis sûr que dans 500 ans, il auront une maturité qui leur permettra d'être au top. Dommage que nous ne seront plus là. En effet thank you for smoking est très bon.